NetWar: Je suis pessimiste
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Wednesday, September 01, 2004Je suis pessimisteJe suis assez pessimiste sur l’évolution de la crise des deux otages français an Irak. J’ai bien peur que le sort des deux journalistes a été décidé très vite après leur enlèvement. La rumeur entre les journalistes qui connaissent bien la région est que le groupe responsable du kidnapping aurait pensé d’abord à les libérer, tenant compte de la position française d’opposition à l’intervention américaine en Irak ; cependant, l’ordre est venu d’en haut de le garder, « d’en haut » serait les dirigeants d’al Qaeda.
La décision d’utiliser les deux journalistes comme moyen de pression pour faire chanter le gouvernement français a été donc prise au plus haut niveau du planning stratégique du terrorisme jihadiste en Irak ou peut être même à l’étranger. Mon pessimisme vient du caractère même de l’exigence des terroristes pour libérer les otages. Elle n’a aucune relation avec le conflit iraquien. Elle est strictement religieuse et par cela même non négociable… Mon seul espoir est que les ravisseurs n’ont pas explicitement inclus la menace de mort dans leur communiqué : ils ont laissé aux otages mêmes la terrible et humiliante besogne de dire que « cela va de nos vies ». Peut-être parviendra le ministre français des affaires étrangères à offrir une rançon suffisante pour acheter la vie des deux journalistes ; elle sera astronomique et, en tout cas, elle n’interviendra pas avant l’ouverture des écoles demain et la multiplication de démarches de M. Barnier aux quatre coins du Moyen Orient à supplier, voire à mendier des déclarations demandant aux terroristes d’épargner la vie des otages. Un périple que ceux-ci ne manqueront pas de présenter comme l’humiliation définitive du Petit Satan français, la preuve de la supériorité morale des jihadistes face à la décadence et la lâcheté des européens, qui idolâtrent la vie humaine et ne savent pas mourir pour leurs croyances. Mais j’ai bien peur qu’al Qaeda ne vas pas se contenter de cette victoire préliminaire déjà acquise en tout cas. Je me demande si le gouvernement français n’a pas paniqué. En tout cas il n’a pas fait vraiment preuve de finesse. C’est une erreur que d’avoir eu recours, pour implorer la pitié des terroristes, aux leaders Musulmans mêmes que les jihadistes ne s’embarrassent de traiter de corrompus, traîtres et marionnettes de l’occident. Un exemple serait Arafat, un personnage discrédité et méprisé par les jihadistes. Faire la sourde-oreille à ces prières pourrait être perçu par les leaders terroristes comme une façon de s’approcher d’un de leurs buts stratégiques : la consolidation de leur emprise sur un secteur grandissant des Musulmans dans le monde, de consommer la fracture entre leurs sympathisants –on les chiffre entre 5% et 15% selon les pays- et le reste. Je n’ai presque jamais eu une telle envie de me tromper.
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